Le matin tarde et grâce au grand froid, les vallons sous ma fenêtre commencent à scintiller, reflétant un ciel qui vire au bleu clair..
Un grand silence règne sur les prés et le bout des crêtes que je scrute avec mélancolie. Il doit faire bien froid, le pré a blanchi, j’ouvre la fenêtre pour respirer l’air immobile. L’hiver s’est peu à peu installé depuis quelques semaines mais il y a des odeurs de terre mouillée qui flottent encore dans l’air. Des bruits discrets et répétitifs indiquent une activité animale bien camouflée. Le jour s’installe et le spectacle du soleil transperçant les troncs et les branches sans feuilles du bois dans le lointain m’inspirent une paix et une quiétude qui me remplit de gratitude : L’hiver n’a pas encore apporté son manteau immaculé, mais il est une promesse de repos, de lumière, de saveurs et un goût d’humus, de repas de fêtes, de fumées …
L’hiver promet aussi les bruits uniques de pas dans la neige, de morsures du froid sur les doigts et les oreilles.
La saison est propice à la réflexion, aux histoires et échanges au coin du feu, et on cherchera bientôt à deviner quand il deviendra enceint du printemps, promesse d’une résurrection de la nature, !
Ne soyons pas injustes avec l’hiver, il fait partie du cycle de la nature et du repos nécessaire à la vie dans nos contrées. . N’oublions pas de vivre cette saison trop souvent crainte et redoutée.
La lumière de l’hiver est si magique, alternant ciels lumineux et ambiances apocalyptiques des tempêtes. Il nous dit quelque chose de nous-mêmes qu’il faut entendre et savourer.
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Le traîneau glissait sur la neige au milieu de la plaine toute blanche juste interrompue par des bouquets d’arbres nus et des sapins lourdement chargés. On n’entendait que le bruit des sabots et celui des patins .Un fin brouillard sortait des naseaux des petits chevaux qui nous emportent.
Emmitouflés dans nos manteaux de peaux, nous contemplons la nature endormie et nous sommes dans un contentement que seul l’hiver peut nous en procurer. Être au chaud au milieu d’un air glacial , contempler au loin les montagnes brillantes et penser au bon feu de bois qui nous attend , aux rencontres authentiques que cette saison nous promet. Le traîneau glisse sur la neige , je suis bien. Je vis l’instant et c’est suffisant.
Denis Bouchet 12/2022
Mettre la saison d'hiver à l'honneur en décrivant tout ce qui nous plaît pendant ces trois mois d'hiver.
Mettre en scène les cinq sens.
Elle tire la langue, ferme les yeux et ouvre grand la bouche. La neige picote ses joues rosies de froid.Elle sent les flocons fondre sur sa langue. Cela lui rappelle la barbe à papa, sans le sucre. Chaque soir avant de s'endormir elle serre très fort son doudou contre elle et lui murmure : dis tu crois qu'il va neiger ?
Dans la forêt silencieuse les oiseaux se sont tus. Seul le craquement de mes pas sur le sentier poudré. J'avance comme dans un rêve et ne sens même plus le froid. Les arbres nus me toisent avec bienveillance. C'est là que je me sens bien au creux de cette nature en dormance, en hivernage. Un grincement de temps en temps vient rompre la quiétude. Rien d'alarmant, juste une branche qui s'étire.Je poursuis mon chemin. Le calme m'enveloppe comme un cocon en attente du printemps.
Le vent a dépouillé le dernier arbre du jardin. A ses pieds un peu d'or tente de donner une lumière dans le jour froid. Le marron, le gris ont pris le dessus sur le vert pour quelque temps. Elle a suspendu la mangeoire au cerisier et se réjouit des visites quotidiennes des mésanges, des moineaux et toujours solitaire, du rouge gorge dans sa livrée de feu. Devant la fenêtre, une tasse de thé entre ses mains, les pieds chaussés de laine elle se perd dans le contemplation de son petit univers.
J'aime l'hiver qui masque les corps, masque les silhouettes, cache à la vue les mains, le cou , les cheveux. La laine est reine. Douceur, moelleux. Les vêtements sont une caresse. Affronter le froid dans cette armure de douceur n'est rien mais je pense à ceux qui dorment dehors.
Ses effluves se répandent dès le premier dimanche de l'avent. Cannelle, orange, anis étoilée. Parfum sucré du vin chaud qui chatouille mes narines et me projette dans l'enfance.
Dans le chaud des cuisines aussi. La pâte qu'on a pétrie, façonnée, découpée en petits gâteaux de toutes les formes puis qu'on a enfournés. Noël se prépare. Il peut bien faire froid et gris dehors, la chaleur règne dans les maisons. Il est temps d'allumer les bougies.
Christine Zimmermann
Décembre 2022
Mettre la saison d’hiver à l’honneur, en termes positifs, en la valorisant et en la décrivant à partir de nos 5 sens.
Lorsque je rentrai dans la forêt, le silence figea un instant mes pas. Les rayons du soleil qui filtraient au travers des arbres habillaient les sapins de gouttelettes d’or. Lorsque je repris ma course, seule dans ce paysage féerique, je brisai le silence assourdissant. Sous mes semelles épaisses, la neige chantait sa comptine hivernale. Je devenais l’humble chef d’orchestre des quatre éléments. Tout au long de mon périple, tout mes sens étaient en éveil. L’odeur enivrante des pins semblait traverser mon corps en passant plus particulièrement par mes sinus et mon front, si bien que je me m’y à penser que la forêt pouvait devenir la plus merveilleuse et naturelle des pharmacies.
Cette sensation d’intense pureté me fit perdre la tête, comme l’alpiniste gagné par le vertige de l’altitude, j’eus soudain l’envie de m’étendre à plat ventre sur le sol blanc et irrégulier.
Je retirai mes gants et mon bonnet et me surpris à goûter la neige comme lorsque j’étais enfant et que nous faisions des parties endiablées de boules de neige avec mes frères et sœurs. La neige avait le goût de mon enfance, du pain d’épice, de la cannelle et des nonnettes…
J’aurais pu rester là des heures, si un lièvre ne m’avait pas sorti de ma rêverie. Il détala vers son terrier dès qu’il m’aperçut, surpris sans doute de voir un humain dans cette position si incongrue au cœur de l’hiver.
Nadine
Sont encore dans ma mémoire les terribles moments de canicule de l’été, nous laissant dans une torpeur de larves inactives durant de longues semaines. La nature en était toute grise, triste et hostile, aride, sèche. Agressée par cette brutalité, elle accueillit à bras ouverts cette eau bénéfique de septembre. Et la voici à nouveau toute verte, allons savoir si les bourgeons ne se sont pas mis à entr’ouvrir un œil, pensant que c’était le printemps ! Le rythme immuable allait il être bousculé dans ses habitudes ? Les lilas odorants allaient ils montrer le bout de leurs grappes ?
Que nenni ! Même si elle pensait se laisser tenter par ce bouleversement, Celsius imposa son désaccord. Hors de question de se vautrer dans des températures douces et régulières, Dame Nature a grand besoin de repos. Sa peau, abîmée par le soleil, n’est plus aussi lisse et douce, il est temps de la régénérer. Déjà elle rêve de se coucher sous ce manteau de neige, étincelant et doux. Le calme et la sérénité vont tranquillement pouvoir s’installer dans un silence bienfaiteur...
Béatrice
La neige tombe et recouvre d'un tapis blanc immaculé les champs et les prés ; tout est silencieux...
les flocons semblables à des étoiles se posent délicatement sur le bord de la fenêtre ;
j'ai envie de courir dans cette ouate, de m'étourdir d'air pur !
Les bruits alentours sont atténués, comme si le temps s'était arrêté ….........
Quel bonheur de se réchauffer au coin du feu,d'entendre crépiter les bûches , et de se
régaler d'un bon chocolat chaud.
L'hiver nous promet de la rudesse, du froid, mais aussi de bons moments de chaleur, de partage, de beauté.
Les paysages blancs se découpant dans le bleu du ciel nous offrent un spectacle grandiose.
Myriam
Jeune hom d'une 50 n e d'années , bien de sa personne, sportif, ( je regarde ttes les émissions à le TV) instruit (j'écris sans fote) physique agréable, (je ne pèse que 150 kg) recherche jeune fille moins de 30 ans, jolie, bonne ménagère, affectueuse, sachant s'occuper de poules, de lapins, et de mon âne préféré, pour vie commune. soirées TV devant mes feuilletons préférés, et We chez mes parents, car personne ne cuisine comme maman.
Myriam
"Je sais tout faire de mes 10 doigts et même de mes épaules lorsqu'il le faut. Mes jambes et mes pieds me sont toujours bien utiles aussi pour aider ma carcasse à se mouvoir afin d'effectuer tous vos petits travaux. Patrice à votre service !"
Béatrice
Dame avenante, rigolote, gironde cherche compagnon de route pour atteindre les 100 ans. Elle le souhaite bien droit, mais de gauche, gourmand, mais partageur, lecteur tous azimuts, appréciant les voyages et possédant une auto confortable. Toutes les candidatures seront examinées, et le gagnant gagnera le pactole.
Christiane
Vend, cause déménagement adorable couple de girafe âgé de 8 ans. Alphonsine et Bertrand ne nécessitent pas beaucoup d’entretien. Vous pouvez facilement les laisser gambader dans votre verger, ils passeront leur temps à égaliser vos arbres. Il est recommandé, si vous voulez les promener, d’acheter une voiture décapotable. Nous sommes joignables de 21h à 24h même le dimanche. Pas sérieux, s’abstenir !
Nadine
Pour Noël 2021, l'atelier d'écriture nous a concocté quelques petits contes :
Il était une fois la ZAD, née de la volonté d'exister en commun d'une poignée d'humains, unis dans leurs diversités sur les chemins de la liberté. Zoé, Alain et Dama avaient quitté leur confort et leurs habitudes pour créer un monde plus bienveillant. Chacun s'efforçait de cultiver le respect, sans toutefois vouloir vivre dans un monde de Bisounours. IIs vivaient chichement, en accord avec leur environnement, construisaient des cabanes dans les arbres pour y vivre entourés des objets qu'ils fabriquaient eux-mêmes. La nature surtout méritait le plus grand respect car elle leur fournissait ce dont ils avaient besoin, eau, air, nourriture...Chacun prenait ses responsabilités et l'entraide était omniprésente. Aux confins des mondes végétal, animal et minéral, la vie s'épanouissait au plus proche de la nature, en parfaite autonomie. Les animaux l'avaient bien compris et au fil du temps, les langages se confondaient, tous se comprenaient. Les oiseaux se faisaient les messagers d'une zone à l'autre, les douces brebis prenaient soin des bébés d'hommes et les intrépides
chevreuils emmenaient dans leurs jeux les plus grands enfants. L'ennui n'existait plus...
Mais un jour, les grands penseurs et créateurs de projets aussi aberrants que pharaoniques, décidèrent de détruire cette ZAD. Les monstres de fer et d'acier arrivèrent de toutes parts et tentèrent de l'atteindre par les airs qu'ils avaient pris soin de polluer de gaz lacrymos. Leur maître tout puissant, L'ARGENT, n'engagea aucune négociation. Alors, contre toute cette bêtise et cette violence, la rébellion se déchaîna. Puisant leurs forces du ciel et de la terre, arbres et racines se mirent à pousser pour former une défense naturelle.
Le grand chêne que tout le monde avait toujours connu sans toutefois lui prêter une grande attention, réagit violemment à cette attaque soudaine. Ses branches se mirent à tournoyer tels des lance-pierres et ses glands s'en trouvèrent projetés, directement dans les pales des hélicoptères. Ses racines, discrètement, sortirent de terre et arrêtèrent net toute avancée.
Comprenant le message, les oiseaux, dans leur langage universel, sonnèrent l'alerte au delà des collines et des champs.
Les fleurs, vives et malicieuses, se régalèrent d'éblouir l'ennemi de leurs couleurs chatoyantes et les champignons, timides, s'acoquinèrent à faire des croche-pieds aux envahisseurs pédestres.
Petit à petit, le cortège s'allongea afin que cette utopie devienne réalité....
Les messages et les récits de ces aventures traversèrent les frontières, le monde....et tous les habitants de l'Univers comprirent que nul n'était besoin d'AVOIR mais plutôt d'ÊTRE et de VIVRE...
Béatrice - Atelier d'écriture MJC Noël 2021
Pierlou avait toujours une boucle brune qui sortait de son bonnet rouge, ses yeux bleu pétillaient de malice et se joues étaient fendues d’un large sourire . Il avait d’adorables quenottes et quand il riait- et c’était souvent- on ne voyait qu’elles. Il devait son nom au fait que tout petit, il avait peur des loups, et sa maman avait estimé que si on accolait « loup « à son nom, il n’aurait plus peur. Et on pouvait le penser quand on le voyait galoper dans le jardin avec ses bottes assorties au bonnet. Pour tout le village, Pierlou était l ‘image du bonheur.
Un jour, sa maman le prit sur ses genoux , même s’il se trouvait trop grand pour cela. Elle voulait lui annoncer que désormais Tante Alex vivrait quelque temps avec eux. « Tante Alex, la vieille ? « oui , elle est seulement un peu âgée. Et elle est triste parce que Oncle Luc est parti au ciel…. » » pourquoi il l’a pas emmenée ? « « Voyons Pierlou, elle sera moins triste si elle vit avec nous , tu es gai , toi, tu la distrairas ! « « oui, mais elle grogne tout le temps ! et elle aime pas le bruit de mon camion. Et elle range jamais , elle ! » « mais promets moi quand même que tu seras gentil avec elle …. »
Le lendemain en arrivant à l’école, Pierlou chercha avec ardeur sa petite copine préférée, Perle. Aussi blonde qu’il était brun, avec ses longs cheveux nattés et dotés de petits nœuds rouges, Perle avait un petit air magique que chacun lui reconnaissait. Toujours souriante , prête à arranger chaque petit conflit elle était une aide spontanée à son institutrice. Pierlou l’entraina sur un banc et lui raconta son souci : l’arrivée de la très vieille tante Alex, et très méchante aussi ! Perle interrogea : » pourquoi tu dis qu’elle est méchante ? » « parce qu’elle dit que mon camion fait du bruit et si j’ai un train à Noel, elle dira pareil ! » « Comment on pourrait faire alors ? on va chercher une façon pour qu’elle devienne plus gentille…… »
En sortant de l’école, Perle accompagna Pierlou chez lui .C’est Tante Alex qui ouvrit la porte et regarda entrer les enfants sans dire un mot. Elle avait les yeux rouges et serrait dans sa main un mouchoir roulé en boule. Perle parla la première : » bonjour Madame, je suis à l’école avec Pierlou « Bonjour ma petite fille, veux-tu goûter avec lui ? il y a de la brioche et de la confiture d’airelles » Elle installa les 2 enfants à la cuisine et sortit. » Mais, dit Perle, elle est pas méchante du tout ! elle a juste l’air triste….si on lui fabriquait une belle carte en cadeau ? » aussitôt dit , aussitôt fait. Mais la tante ne revenait pas….Alors Perle rentra chez elle et Pierlou sortit son camion. La tante revint quand ce camion rugissait sous la poigne de l’enfant et sur le grand tapis. Elle demanda au garçon d’arrêter ce bruit de moteur. Il le fit en grommelant et alla dans sa chambre. C’est la maman de Pierlou qui ranima la maison quand elle revint avec un grand sapin à décorer.
Le lendemain après l’école, Perle remorquant Pierlou vint se poster devant tante Alex venue chercher l’enfant : « dis Madame, tu veux que je te raconte une histoire ? » « non, merci , on rentre à la maison. » Tu vois, chuchote Pierlou, je le savais… « oui, mais Madame, je peux la raconter à votre maison , avec Pierlou… » la tante réfléchit un instant, bougonne quelque chose que les enfants ne comprennent pas et fait signe de la suivre.
La petite troupe eut d’abord un goûter, puis s’installa sur des coussins. Et la magie commença : la tante grognon et l’air fâché, s’était calée dans un fauteuil. Conquise par l’histoire et la façon délicieuse dont la petite fille racontait, elle se détendait peu à peu, se mit à sourire aux enfants et à hocher la tête et finit par applaudir. Et ce fut elle qui demanda à Perle de venir chaque soir après la classe raconter des histoires.
Quand Noël arriva, la fille de tante Alex vint la chercher. Elle habitait au Canada et n’avait pu venir plus tôt. Pierlou la vit partir avec tristesse ; elle allait lui manquer, elle était devenue si gentille ! Alors qu’il était tout triste avec son camion arriva Perle qui lui dit doucement : « tu veux une histoire ? »
Peter est un grand gaillard qui vient du Nord, un genre de Viking amoureux de ses forêts, qu’il parcourt à longueur d’années.
Il sait faire du feu avec quelques branches, il cueille des baies et des fruits sauvages et sait attraper une carpe à mains nues.
Bien dans sa peau et dans sa tête, il vient en aide à ceux qu’il rencontre sur sa route.
Marcus le braconnier passe par là ; il a posé des pièges pour attraper des lièvres ou des renards.
Il se faufile dans les futaies, essaye de reconnaître les traces des animaux ; il est sans pitié pour ceux pris au piège. L’important est de revenir à la maison avec une proie.
Un jour, Peter fit une rencontre extraordinaire ! Un petit lutin installé au sommet d’un chêne jouait d’un instrument bizarre et inconnu. Un son léger et très gai emplissait la forêt, et des animaux curieux s’étaient approchés et levaient leur museau vers ce mystérieux personnage.
L’ambiance était sereine et joyeuse à la fois.
Marcus s’enfonce dans la forêt, il a l’intention de poser 3 pièges ; lièvre ou renard feraient l’affaire ; il repère des traces sur le sol et se frotte déjà les mains ; Il pense être seul et ne sait pas que tout là haut, sur un arbre perché, deux petits yeux l’observent attentivement. Il camoufle un 1er piège sous un buisson.
À quelques pas de là, Peter cueille des champignons. Il remarque, chose bizarre, que la forêt est silencieuse ; pas un chant d’oiseau, silence total, que se passe-t-il ? Il avance prudemment, essayant de ne pas faire craquer les feuilles mortes sous ses pieds.
Soudain, il aperçoit Marcus accroupi ; il devine ce que ce dernier manigance, il s’approche, le hèle, lui demande ce qu’il fait ? Ce dernier, surpris et vexé d’être pris en flagrant délit, se met à hurler……….
Soudain, un son étrange, lancinant, lugubre, emplit la forêt ; le son se fait de plus en plus fort et violent.
À ce moment des dizaines de rapaces viennent voler autour de Marcus, s’approchant au plus près, en poussant des cris stridents.
Marcus essaye de les repousser mais devant leur agressivité, s’enfuit en courant.
Peter, qui a assisté au spectacle rit de bon cœur ; il détruit le piège et prend dans ses bras le petit lutin pour une folle danse de la JOIE.
Dès sa naissance, Eva faisait la joie de ses parents. Elle était gaie, vive et curieuse du monde qui l’entourait. Son visage irradiait la bonté. Elle aimait par-dessus tout les animaux et se promener dans la forêt. Elle emmenait dans ses poches toujours de quoi les nourrir.
La chasse est ouverte ce dimanche, Franz, Pablo et Julian ont enfilé leurs bottes kaki et leur treillis de camouflage. C’est bientôt Noël, et tous les grands restaurants leur ont commandés du gibier. Ils ont bien l’intention de tuer 2, 3 sangliers et des biches pour honorer leur commande. Ils sont chasseurs de père en fils et n’ont pas d’autres loisirs que de se réunir en forêt dans leur petite cabane construite au beau milieu des bois.
Gustave et Elsi sont un couple de gnomes farceurs. Surtout Gustave avec son gros nez parsemé de poils drus et sa grande bouche aux lèvres charnues. Dès qu’il aperçoit des humains traversant sa forêt, il met au travers de leur route toutes sortes d’embûches ; une racine sortant subrepticement de terre, une pomme de pin tombant sur la tête de l’infortuné promeneur, ou une odeur âcre et tenace se dégageant soudain d’une jolie mousse attrayante : c’est notre Gustave qui a lâché un pet à faire fuir toute une horde de sangliers.
En ce beau dimanche de décembre, Eva avait pris soin de remplir son sac à dos de nourriture pour ses amis les écureuils. Elle savait qu’ils étaient friands des noix de son jardin. Elle venait de franchir l’orée de la clairière, quand tout à coup, elle entendit une énorme déflagration à moins de 100 mètres derrière elle. Les oiseaux s’envolèrent aussitôt du chêne maître, où ils étaient réunis pour un grand conciliabule. Quand Eva se retourna, elle vit sortir du bois trois hommes habillés comme les militaires qu’elle avait vu la veille aux informations et armés chacun d’un immense fusil.
Son sang ne fit qu’un tour. Du haut de ses 1 mètre 40, elle s’avança d’un pas ferme vers ces trois perturbateurs ! Gustave et Elsi n’étaient pas loin non plus. Gustave était assis en tailleur sur le sac à dos d’Elsa. Il sentit monter la sauce, et tel un dragon, il avait les narines en feu. Elsi, plus douce et peureuse, se cachait tout au fond de la poche de son amie. Trois contre trois c’était équitable !
Lorsque les chasseurs virent s’avancer Elsa à la manière d’un petit soldat, ils posèrent leurs fusils contre le tronc du grand chêne et allèrent à sa rencontre avec un petit sourire en coin. Gustave en profita pour se diriger vers les trois fusils. Il frappa trois fois sur le tronc du chêne qui s’ouvrit immédiatement. Aussitôt, il déposa les armes à l’intérieur du tronc qui se referma à la manière d’une porte d’ ascenseur.
Eva, avec son air malicieux expliqua aux chasseurs que cette forêt était son domaine et que les animaux qui habitaient les lieux lui appartenaient depuis sa plus tendre enfance. Deux des chasseurs se mirent à rire à gorge déployée ! L’un d’eux avait déjà choisi son camp !
C’est alors qu’un événement incroyable se produisit : tous les animaux de la forêt ; sangliers, biches, cerfs, lièvres, écureuils, furets, blaireaux, linx apparurent derrière Eva et se disposèrent en ligne derrière elle, tel un escadron bien entraîné ! Le plus jeune des chasseurs, Julian vient se placer à côté d’Eva. La chasse, il n’avait jamais aimé ça. Il voulait juste faire plaisir à son père en l’accompagnant les dimanches.
Les chasseurs pris de panique allèrent chercher leurs fusils ! Mais à leur plus grande surprise leurs armes avaient tout bonnement disparu, comme par enchantement ! Ils n’avaient plus que leurs jambes pour s’enfuir le plus loin possible de cette forêt enchantée !
Bien des années plus tard, dans cette forêt bien dense, on apercevait chaque dimanche un jeune couple se promenant accompagné d’un vieux couple de nains ! On disait que là-bas, les animaux y vivaient en paix et en harmonie et que plus aucun chasseur n’osaient s’y aventurer !
MJC du Cheval Blanc
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